Quatre artistes réunionnais en résidence à Monchy-Breton avant le Salon d'Arras





Fabienne Boete et les artistes accueillent le public aujourd'hui et demain, à partir de 15heures.












|  RENCONTRE |

Samedi, comme chaque 1er mai, Arras vivra au rythme de
son Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale, organisé par Colères du présent. Un salon sur lequel on
retrouvera quatre artistes venus de l'île de la Réunion.
 Ils séjournent exceptionnellement jusqu'à demain à
 Monchy- Breton, au café Chez Tartous et compagnie,
qui créera une fois encore l'événement demain en
proposant une soirée inédite : un « kabar réunionnais ».

PAR DAVID DERIEUX
Les enfants scolarisés en primaire à Monchy-Breton ont beaucoup
de chance. Dès que l'occasion s'y prête, Fabienne Boete s'efforce de
 leur faire rencontrer des artistes qui viennent présenter une oeuvre
ou un spectacle au café Chez Tartous et compagnie. Hier matin, ce
sont quatre artistes fraîchement arrivés de la Réunion qui sont
venus les saluer.
Après une présentation générale de leur île et de leur activité,
place à des petits ateliers de découverte.
Avec Mariline Dijoux (auteur, conteuse et chanteuse) et
Jessica Imaho-Ichiza (passionnée d'écriture qui vient de
remporter un prix en créole), ils ont écouté une histoire
chantée et fait la connaissance de grand-mère Kal,
personnage légendaire de la Réunion.
« Un peu comme Marie-Grauette ? », ont interrogé les élèves.
« Un peu, mais ce n'est pas une sorcière... »
En métropole comme à la Réunion, le conte revient
à la mode, en droite ligne de la tradition orale des
générations passées. Et les dégâts causés par la télé
se combattent partout. Ainsi, les élèves ont appris
qu'à la Réunion, les « histoires de bébêtes » racontées
aux enfants mettent en scène des monstres et autres créatures,
pour le plaisir de gentiment se faire peur.
Les enfants ont aussi fait la connaissance de
Fabrice Urbatro (auteur et illustrateur de BD) et
de Teddy Iafare-Gangama. Poète, journaliste et fervent
défenseur de la créolisation, ce dernier est déjà venu au
salon arrageois. Tandis que Fabrice dessinait le portrait de
 chacun des 21 enfants de l'école, Teddy leur proposait
un atelier de devinettes. « C'est ce qu'on appelle chez nous
des sirandanes, sous forme de charades. Les enfants en ont
onstruit avec nous. »

« L'île des poètes »

Chacun aura encore l'occasion aujourd'hui et demain de venir
rencontrer les quatre artistes Chez Tartous. Pour échanger sur
le quotidien des uns et des autres, partager, s'enrichir mutuellement.
Pour découvrir aussi la richesse de la littérature réunionnaise.
« Ce n'est pas pour rien qu'on appelle la Réunion "L'île des poètes",
 glisse Teddy Iafare-Gangama. La poésie est très développée
chez nous, de même que toutes les traductions en créole,
de BD par exemple, autre domaine très développé. Il y a en
revanche plus de nouvelles que de romans. » Teddy, lui, aime
déclamer ses textes. En créole, on parle de fonnker
(littéralement, du fond du coeur), a capella ou accompagné
de musiciens. Jeudi soir, pour le kabar, il se prêtera avec
plaisir à cet exercice. Trois groupes de musique réunionnaise
 (Lespry Marron, Kbar dreaddy et MZZ) animeront aussi
cette soirée qui s'annonce plaisante et ensoleillée autour
de ces écrivains qui font voyager leur littérature et leur culture. •

mercredi 28.04.2010, 05:09La Voix du Nord

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